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Vive la variété!

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PHILIPPE DAVID

Je me dois de réagir à la dernière chronique de Richard Martineau. Depuis quelques années j’ai remarqué une tendance très libérale dans les écrits de Richard Martineau, mais il y a des fois ou son vieux jupon étatiste/collectiviste recommence à dépasser. C’est certainement le cas lorsqu’il se plaint qu’on commence à avoir trop de choix dans l’offre politique.

J’aimerais bien voir M. Martineau poser la question à Adrien Pouliot, à savoir s’il y a vraiment trop de partis politiques. Connaissant M. Pouliot, je suis certain qu’il lui répondrait qu’au contraire, il y a un manque effroyable de concurrence d’idées au Québec et c’est certainement pour ça que nous sommes dans le pétrin. La raison pourquoi les partis politiques semblent se multiplier dernièrement est justement parce que l’offre politique actuelle ne répond pas à la demande.

Bonnet blanc, blanc bonnet

Depuis 1976 le PQ et le PLQ s’échangent le pouvoir. La seule différence entre ces deux partis s’inscrit au niveau de nos relations avec le reste du Canada, mais au niveau de la gouvernance, ces deux partis ont tendance à gouverner au centre-gauche. Ils ont tous deux à leur tour multiplié les programmes sociaux coûteux et augmenté l’endettement de la province. Depuis la confédération les partis politiques apparaissent et disparaissent et se succèdent. Sortie coté court le Parti Conservateur, entrée côté jardin l’Union Nationale et le Crédit Social. Bonjour le PQ, bonsoir l’Union Nationale. Bye bye Crédit Social et allo Québec Solidaire et l’ADQ. Au revoir ADQ et bonjour la CAQ, le Parti Conservateur et l’Équipe Autonomiste et tous les nouveaux groupuscules de souverainistes impatients d’attendre que le PQ se décide à faire un référendum. Bref, la politique est toujours en ébullition et c’est une bonne chose. Le bipartisme est une recette pour la stagnation, ça commence à être évident aux États-Unis.

La dynamique de marché

Richard Martineau compare le marché politique au marché des jeans et des confitures, ce qui demeure une bonne comparaison, mais il tire les mauvaises conclusions. Il croit que trop choix sème la confusion. C’est parce qu’il refuse de considérer l’évolution du marché à long-terme et ne se limite qu’à un horizon très court. Trop de partis politiques sèment la confusion et incitent les voteurs à rester chez eux, vraiment? Que dire de l’effet quand il n’y en a pas assez? Qu’arrive-t-il quand tu ne sais pas où mettre ton X parce qu’aucun parti ne partage notre vision? Les 700 000 qui se sont abstenus de voter en 2008 l’ont-ils fait parce qu’ils avaient trop de choix ou parce qu’ils ont été déçus par l’ADQ et ne se reconnaissaient dans aucun autre parti? Lequel des quatre principaux partis au Québec(PQ, PLQ, QS et CAQ) propose un vrai changement au Québec? QS? Ils propose les mêmes recettes socialistes que nous suivons depuis 50 ans, mais poussé à l’extrême. Le PQ? Ils ont bien réduit les dépenses et la dette pendant les années ’90, mais ils ont tôt fait de recommencer à dépenser comme des marins en permission une fois qu’ils ont atteint le « déficit zéro » et ils ont évacué tous ceux qui ont travaillé à réduire le déficit. Depuis une décennie, le PQ ressemble de plus en plus à QS. Le PLQ? Faites-moi rire? La CAQ? Qu’ont-ils proposé de vraiment différent? Même chose pour les fervent de la souveraineté. Le PQ et QS ne sont pas trop pressés d’entamer des démarches pour faire la souveraineté, alors on voit des partis apparaitre comme Option Nationale, qui proposent de faire ce que le PQ et QS hésitent à faire. S’il y a 30 sortes de paires de jeans, c’est que les consommateurs réclament une telle sélection. Si un modèle se vend moins bien que les autres, il sera retiré. Même chose pour les partis politiques. Si un parti n’attire plus les gens, il mourra éventuellement. Si par contre on découvre qu’une certaine clientèle n’est pas desservie par aucun parti politique, c’est peut-être qu’on devrait en fonder un. Si on veut un jour que ça change, il faut laisser les gens mettre leurs idées de l’avant et laisser les électeurs décider ce qui leur convient.

Qui sait? Peut-être qu’un jour le Parti Conservateur du Québec supplantera le Parti Libéral ou le PQ. Mais avant que ça puisse arriver, il faut bien commencer en quelque part! Et même s’il n’arrive jamais à supplanter les gros partis, considérez que le Parti Vert a réussi depuis une vingtaine d’années, à imposer des éléments de son programme aux autres partis sans jamais élire un député. Ces petits partis sont donc essentiels au progrès du débat public. S’il y en a tant présentement c’est justement parce que le Québec a désespérément besoin de faire un gros brassage d’idées. Alors moi je dis « vive la variété! »

Ecrit par : Philippe David le 16 janvier 2013.


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